28 Avr Édito et FIP du dimanche 27 avril 2025
2e Dimanche de Pâques
LA MISÉRICORDE DU CRUCIFIÉ ET LES PLAIES DU RESSUSCITÉ
L’incrédulité de Thomas relève de l’attitude commune des Apôtres, car tous manifestent cette lenteur à croire que leur reprochera le Seigneur. Mais la sienne nous vaut cette révélation : le ressuscité porte les marques de la passion ! En effet, sans cet épisode évangélique, qui aurait osé imaginer que le vainqueur de la mort puisse manifester ainsi qu’il n’est autre que le crucifié du Vendredi saint ? Là nous est dévoilé un peu plus l’abîme de la miséricorde divine, c’est pourquoi saint Jean-Paul II a choisi de lui dédier ce deuxième dimanche de Pâques.
Jésus apparaissant aux siens montre que c’est par amour pour tous les affligés qu’il s’est offert au supplice de la croix. Il se révèle proche des abîmés de la vie puisqu’il a décidé de leur ressembler définitivement. Dans la Pâque du Christ, quelque chose est arrivé à Dieu pour toujours. Et jusqu’à la fin du monde le Fils est en agonie en ceux qui luttent et qui souffrent à cause de lui. Jusqu’à sa venue dans la gloire, ses plaies saignent en tout ce qui blesse les siens. C’est pourquoi les plus souffrants d’entre nous peuvent le mieux témoigner de lui par leur joie paradoxale, cette joie de croire en lui plus forte que toute affliction de ce monde.
Car la foi donne le courage de vivre en dépit de tout ce pourrait nous fâcher. En elle, l’Esprit Saint nous réconcilie avec la vie abîmée. Il nous apprend le regard de Dieu sur la réalité la plus profonde du monde : la colère de Dieu n’est que contre « Satan, l’auteur du péché » comme nous l’appelons dans la profession de foi du baptême. Pour les pécheurs, le Puissant n’est que miséricorde infinie : non qu’il soit content de nos péchés, mais son amour pour sa création bénie est sans limite et sans retour. Apprenons du Christ à nous faire solidaires de tout frère humain éprouvé, et à accueillir chacun de ceux qui sont humiliés et offensés comme s’il était le Seigneur lui-même. Ainsi nous serons comblés de l’amour miséricordieux de Dieu quand nous célébrons l’action de grâce du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.
Père Marc Lambret