21 Juin Édito et FIP du dimanche 22 juin 2025
Solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ – Année C
« Ô bon Pasteur, notre vrai pain, ô Jésus, aie pitié de nous, nourris-nous et protège-nous, fais-nous voir les biens éternels dans la terre des vivants. »
Séquence de la Fête-Dieu
LA RONDE DES MERCIS BIENHEUREUX
Comment vous remercier de vos remerciements ? En particulier, ceux qui témoignent leur reconnaissance pour des bienfaits reçus : ils sont eux-mêmes un cadeau sans prix et font éclater le coeur de gratitude. C’est ainsi que les parents sont comblés quand leurs enfants les créditent de leur bonheur : ces fruits de leur chair et de leur labeur d’éducateur sont, en leur épanouissement, une récompense sans mesure. Croyons qu’il nous est donné là de goûter un peu au mystère de la béatitude divine. Car, éternellement, le Fils rend grâce au Père de l’engendrer, et le Père lui répond qu’il trouve en lui sa joie. Dans la communion d’Amour de l’Esprit Saint, notre Dieu est un tourbillon d’Action de grâce.
Au moment de partager le pain et les poissons pour la foule affamée, Jésus lève les yeux au ciel et dit la bénédiction. Il dit que le Père est bon et lui rend grâce pour les biens qu’il prodigue. Il dit de ces biens qu’ils sont bons, de la bonté même de leur Donateur. À la veille de sa passion, au témoignage de Paul, « le Seigneur Jésus prit du pain, puis ayant rendu grâce, le rompit et dit : “Ceci est mon corps qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi.” Après le repas, il fit de même avec la coupe en disant : “Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang” ». Que le Christ rende grâce d’avance même pour la Passion et la mort qui s’annoncent dépasse notre sensibilité et défie nos concepts de Dieu comme de l’homme.
La solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, qu’on appelait la Fête-Dieu, est une célébration de l’Eucharistie qui s’honore elle-même. Puisque « Eucharistie » signifie merci, cette fête autoréférente nous entraîne dans le tourbillon d’action de grâce qui est celui de Dieu en lui-même. Laissons-nous accueillir ainsi dans le mystère de la Sainte Trinité éternellement bienheureuse et impassible, à qui il est néanmoins arrivé quelque chose lorsque le Fils s’est fait homme. C’était pour nous arracher à la haine et au désespoir que le mauvais avait introduits dans l’oeuvre bonne divine. Pour la création et pour la rédemption, nous rendrons grâce au Père par le Fils dans l’Esprit en une éternelle Eucharistie.
Père Marc Lambret