01 Juin Édito et FIP du dimanche 1er juin 2025
7e Dimanche de Pâques – Année C
« Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »
Jn 17, 23
C’EST UN PLAISIR !
Cette belle réponse en français classique à un remerciement ou à une demande a les vertus de la finesse et de l’élégance. En effet, complaire à autrui est toujours un plaisir pour l’honnête homme, si du moins il ne se prête à rien d’inconvenant en agissant ainsi. C’est pourquoi, même si la bonne action se trouve être fastidieuse ou coûteuse, même si la demande était importune ou discourtoise, répondre « c’est un plaisir » n’offensera pas la vérité, ni même la sincérité. Le vilain « pas de souci » qui remplace la vieille formule n’en a pas les vertus, mais il procède peut-être d’une semblable intention. On appréciera pourtant que ce tic de langage regrettable disparaisse bientôt.
Plus qu’une autre demande, la prière du Seigneur à la veille de sa passion mérite que nous mettions tout en oeuvre pour coopérer à son exaucement : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi ». Certes, il ne saurait rien y avoir d’importun ni de discourtois dans l’aspiration qu’exprime Jésus au moment de quitter le groupe de ses Apôtres dont il a maintenu jusque-là la cohésion. En revanche, les motifs de résistance à la communion et les mouvements de dissension chez eux n’ont pas manqué, en particulier l’ambition et les rivalités qui se sont exprimées avec impudeur jusqu’aux derniers moments de la présence du Maître. Cela n’a pas empêché l’amour du Christ de les réunir encore et encore, jusqu’à ce dernier repas avant de souffrir auquel il convia même Judas sans toutefois pouvoir éviter que ce dernier « aille à son lieu ».
N’allons donc pas prétendre faire l’unité par simple décret : le chantier est à poursuivre avec autant d’humilité que de persévérance. Il réclame en particulier l’abnégation des pasteurs du troupeau, s’ils veulent agir en fidèles serviteurs de l’unique Pasteur. Pierre, le premier, a fait l’expérience de ce qu’il fallait souffrir de soucis et d’incompréhensions pour cette cause. Mais, Dieu merci, la démarche ordinaire pour contribuer au rapprochement des coeurs consiste à consentir aux rassemblements liturgiques ou conviviaux organisés à cette fin. En général, il s’agit alors de manger, boire et chanter, voire de marcher ou danser ensemble, et c’est un plaisir !
Père Marc Lambret