28 Juin Édito et FIP du dimanche 29 juin 2025
Solennité des saints Pierre et Paul, Apôtres
« L’Église de Dieu se réjouit en ce jour de la solennité des Apôtres qui l’ont ornée de joyaux sans prix à la gloire du Verbe fait chair. » Hymne arménien
DES MODÈLES DE BONHEUR
Sur le papier glacé des magazines ou l’écran brillant de nos machines, des gens nous sont donnés à admirer et à imiter. Bien sûr, ils sont plutôt jeunes, beaux et riches, car ils doivent nous inspirer des rêves de bonheur : et si nous étions comme eux, un jour en vrai ou un moment en imagination, quelle félicité !
Depuis bien longtemps, l’Église nous donne les saints à admirer et à imiter. L’imagerie s’est souvent faite colorée et flatteuse, de manière à séduire le regard et la pensée. Mais la gloire de ces modèles n’était souvent qu’une fin sanglante et très douloureuse, ou une ascèse effrayante, loin des canons de la « vie réussie ».
Quel genre de béatitude était donc la leur pour donner envie de la partager à d’autres qu’à quelques masochistes de rencontre ? Pour force et de beauté, ils avaient la foi ; leur jeunesse sans déclin était l’espérance ; et leur richesse inépuisable, la charité. Pour ce trésor, cette perle et ce feu, le saint donne tout au monde.
La foi donne la vraie liberté, car elle nous libère des injonctions du monde à sacrifier aux prestiges de l’avoir, du pouvoir et du paraître. L’espérance nous affranchit de la tristesse païenne et de l’ombre de la mort. La charité nous ouvre aux joies que rien ne pourra ternir. La part qui nous revient fait nos délices !
Et certes les vertus théologales éclatent en Pierre et Paul. En cela, ils ne sont surpassés que par Marie, Mère de Dieu et modèle merveilleux. Mais ils ont quelque chose pour nous qu’elle n’a pas, car justement la Sainte Vierge fut préservée du péché dès sa conception, privilège unique accordé par le Seigneur.
Eux sont marqués comme au fer rouge d’une faute initiale dont ils ne perdront jamais la mémoire vive et très douloureuse : le triple reniement de l’un, la période de persécution du Christ en la personne des siens pour l’autre. Mais pour l’un comme pour l’autre, là où le péché fut grand, la grâce se fit immense.
Fondés dans le pardon confondant du Seigneur, l’un et l’autre nous indiquent la voie : s’attacher à Jésus de toute son âme sauvée. Rien ne nous séparera de l’Agneau de Dieu si nous lui demandons l’Esprit par lequel nous aimons comme lui les autres pécheurs. Alors nous brillons déjà du bonheur promis pour l’éternité.
Père Marc Lambret